“Nous invitons toutes les associations, les institutions, les fédérations, etc., qui le souhaitent à se joindre à nous pour porter cette pétition aux plus hautes instances.”
UNIE, Collectif FELICIA, Collectif l’Ecole Est La Maison, PIEE Métropole et PIEE Île de la Réunion, LAIA, CISE, Enfance Libre, Cours Pi, Hattemer Academy, Cours Legendre à distance, Cours Sainte-Anne, Ecole Ker Lann, Cours Valin, Cours Griffon, Cours Académiques de France, Isa Lise (Le Monde de Mei et Noé), André Stern, Le coin des documentalistes IEFeurs, Carpe Diem Education, Catherine Dumonteil Kremer, Colibris, Boutique Document Montessori, Grandir Autrement, PEPS magazine, Comptoir des Cours, Apprends-Moi Autrement, Libralouest, Educations Plurielles, Monique Tedeschi, Les Montessouricettes, Les ambassadrices de l’autisme (Café Autisme), Educ’etic à distance, Objectif Eurêka!, Anaïs Galon (Montessori… mais pas que! ), vivreenfamille.org, Carole Lozupone (La Nature de l’Enfant), Apprendre en Quarantaine, Hélène Douay.
Liberté, Unité, Instructions
Monsieur le président de la République,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le ministre de l’Éducation nationale,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
La suppression du droit à l’instruction en famille, annoncée lors de l’allocution de notre président de la République Monsieur Emmanuel Macron dans le cadre du futur projet de loi relatif aux “séparatismes”, plonge les familles concernées dans un profond désarroi et dans un sentiment d’abandon.
Nous, Associations et Collectifs de parents d’enfants instruits en famille, de parents d’élèves, sommes profondément attachés aux valeurs républicaines, aux principes de laïcité et de tolérance. Distinctes de toute organisation confessionnelle ou politique, nos associations et collectifs ouvrent leurs portes à l’ensemble des familles soucieuses du bien-être et de l’épanouissement de leur(s) enfant(s).
Nous, Établissements privés d’enseignement à distance, tous déclarés auprès de l’État, sommes de longue date investis dans notre mission. Avec cœur et passion, nous accompagnons nos élèves dans leur construction citoyenne et leur réussite scolaire. Directeurs issus du monde de l’enseignement, responsables pédagogiques diplômés des plus hautes écoles, professeurs expérimentés formés à l’école de la République, nous éprouvons tous une grande fierté à concourir, aux côtés du Ministère de l’Éducation nationale et en lien permanent avec ses services décentralisés, à ce noble objectif.
Tous ensemble, nous avons vécu les annonces présidentielles comme une atteinte à la citoyenneté, à notre rôle de parents protecteurs et à notre mission d’instruction.
Ensemble, nous représentons plusieurs milliers de parents et leurs enfants.
Nos familles ont fait le choix légal et conscient de « l’instruction en famille », pratique strictement encadrée par l’État, et ce depuis Jules Ferry, au travers des services départementaux de l’Éducation nationale et par les mairies de chaque commune de France. Nous sommes victimes d’une nouvelle discrimination.
Pourtant, il n’y a aucun lien concret entre ceux qui bafouent les lois les plus élémentaires de notre République et les familles et professionnels de l’instruction que nous représentons. En privant tous les Français du droit constitutionnel à instruire leurs enfants par eux-mêmes, vous les sanctionnez tous au nom de l’intégrisme religieux de certains que nous ne cautionnons pas.
Nous transmettons chaque jour à nos enfants, en plus de l’instruction, des valeurs fortes : celles de la République, de la citoyenneté, de la laïcité, du respect, de la tolérance et de la lutte contre l’exclusion. Nous leur apprenons que la socialisation c’est non seulement prendre en compte la liberté d’autrui mais aussi vivre la sienne. Ce socle de savoirs et savoir-être est indispensable à la construction de l’avenir personnel et professionnel de nos enfants, ainsi qu’à leur intégration réussie dans la société.
Nous soutenons, croyez-le, l’école de la République et ne la remettons pas en cause. Comme vous, nous souhaitons qu’elle soit la plus inclusive possible. Cependant un pays de la grandeur de la France ne devrait pas avoir peur des différents modes d’instruction actuellement proposés sur son territoire. Monsieur Jean-Michel Blanquer, lui-même, a reconnu qu’il y a dans ces pratiques des innovations qui ouvrent le champ des possibles.
Les pédagogies de type Montessori, Freinet, les méthodologies adaptatives proposées par les écoles hors-contrat d’enseignement à distance, les cours par correspondance, agnostiques ou confessionnels, de même que l’instruction individualisée à l’enfant, en famille, font aussi la richesse et le pluralisme de la citoyenneté française. Ils l’enrichissent d’une vision différente de l’éducation et forgent des opinions plurielles.
Certains des enfants instruits en famille reprennent d’ailleurs le chemin de l’école, d’autres pas, et tous se trouvent parfaitement intégrés dans la société, portés par le même esprit citoyen.
Nous ne nions pas que les séparatismes existent dans notre pays mais nous ne voulons en aucun cas y être assimilés.
Les raisons de l’instruction en famille sont aussi multiples que le nombre de familles qui la compose. Un but commun les rassemble toutes : le bien-être de l’enfant. Certaines familles font d’emblée ce choix parce qu’elles ont à cœur de prendre l’entière responsabilité de l’éducation de leur enfant. C’est un projet de vie.
Pour d’autres il s’agit d’une non-scolarisation subie dont les raisons sont nombreuses : divers troubles envahissants du développement (tsa, dys, tdah…), phobie scolaire, harcèlement, racisme, violence ordinaire, racket, haut potentiel, sport de haut niveau, pratique artistique, éloignement géographique, etc.
« L’instruction en famille » devient alors souvent le seul moyen pour ces enfants de bénéficier d’un apprentissage régulier à défaut de pouvoir accéder à des aménagements appropriés au sein de l’école de la République. Renforçons la qualité des échanges entre les familles qui instruisent chez elles et les institutions ; il est primordial de renouer le dialogue au plus vite.
Les annonces de notre président de la République nous démontrent une fois de plus que nos pratiques éducatives sont méconnues des pouvoirs publics, et chargées de préjugés. Alors que les séparatistes font bien souvent l’école clandestine, nous déclarons chaque année notre mode d’instruction et sommes contrôlés par l’État. Nous ne sommes pas hors système, nous faisons partie du système.
Dès lors, qu’est-ce qui justifie une telle mesure coercitive ? Il est temps de lever le climat de suspicion et la stigmatisation dont les familles IEF font l’objet depuis des années, boucs émissaires d’un combat contre l’intégrisme religieux qui ne nous définit pas.
Nous demandons à être entendus par le Gouvernement, le Ministère de l’Éducation nationale (notre tutelle), la DGESCO (l’organisme de contrôle des familles), et nos parlementaires (les garants de nos libertés citoyennes). Nous demandons le maintien du droit à l’instruction en famille dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Au nom des Droits de l’Homme et du Citoyen,
Au nom des Droits de l’Enfant,
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président de la République, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires, l’expression de notre très haute considération.
“Chaque enfant doit pouvoir étudier dans le cadre qui lui convient le mieux. Nombre d’enfants ne sont pas heureux à l’école et ils apprennent plus efficacement quand ils sont libres de travailler à leur rythme. L’instruction en famille forme des enfants passionnés, à l’aise avec les adultes, autonomes et responsables. Leur esprit civique est souvent manifeste. Les séparatismes sont davantage le fruit de l’exclusion, de l’échec et de la violence éducative que de l’instruction en famille. En tant que psychothérapeute et spécialiste de la parentalité, je soutiens le maintien du droit à l’instruction en famille.”
“La Fondation pour l’école a pour mission de soutenir et de promouvoir la diversité scolaire. A ce titre, toute initiative venant enrichir de façon qualitative l’offre éducative en France, comme c’est le cas de l’Instruction en famille, mérite son soutien. L’IEF, comme pour de nombreuses écoles indépendantes, répond à une variété de besoins qui ne trouvent pas de réponse dans le système scolaire de l’Education nationale : pédagogies différentes, petits effectifs, apprentissages adaptés au rythme de l’enfant, etc. La diversité éducative est une urgence : il n’y a pas qu’un seul modèle d’enfant, pourquoi n’y aurait-il qu’un seul modèle d’école ? A l’école ou à la maison, les familles doivent pouvoir avoir le choix de l’éducation qu’elles jugent la plus adaptée pour leurs enfants ; cette liberté est inscrite au coeur de notre constitution et ne saurait être remise en cause. Nous apportons tout notre soutien à la pétition POUR LE MAINTIEN DES DROITS À L’INSTRUCTION EN FAMILLE et suivons avec grande attention les prochaines déclarations gouvernementales qui, espérons-le, sauront tenir compte de cette forte mobilisation. “